23 – Cinq jours sur le Toit du Monde (1/2)
- Everest
- Yves Morel
- 23 Mai 2009
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Namaste à tous !
Bon, ben voilà, vous connaissez la conclusion de l’affaire… Une fois la dernière ligne droite lancée j’ai appris que je n’avais pas droit à un menu complet mais seulement le fromage (Sommet du Monde) OU le dessert (retour avec tous mes attributs)… La réflexion a été ardue sous ce vent glacial du Balcon sud (8400 m, à vérifier) mais j’ai finalement opté pour le sucré, ces (je l’espère) nombreuses années ensoleillées qui m’attendent plutôt qu’une « gloire » (franchement y a aucune raison d’être fier) éphémère d’avoir rejoint Hillary, Norkey et les pionniers sur le Toit de la Planète… Avant ce choix cornélien, et bien il s’en est déroulé des anecdotes que je vous propose de décrire par le menu (décidément on ne pense qu’à bouffer ici !) dans les conditions du direct… Donc vous allez vous retrouver dans ma tête et dans mes yeux depuis le camp de base jusqu’au camp de base via la haute altitude du col sud… donc forcément quand on se trouve dans ma tête, faut s’attendre à de la description décousue…
– Jour 1 : du Camp de Base au Camp II (6500 m)
Le réveil est plein de motivation à quatre heures du matin à l’attaque de l’ice fall et ses blocs de glace en quinconce que nous commençons à bien connaître… Malheureusement, nous ne sommes que quatre à quitter le camp de base car Joseph, se sentant toujours diminué, décide, comme je le pressentais, d’abandonner et de nous attendre… Je me sens un peu orphelin mais bon, contre mauvaise fortune… rancœur… c’est ça ?
Une nuit très claire percluse d’étoiles aux yeux délavés de fatigue nous attend lorsque nous quittons le camp de base, et un féerique feu de genièvre au pied d’une stupa nous indique qu’un expédition est en train de solliciter la bienveillance du gros Bouddha au moment de l’assaut final… Et puis, pour prendre Bouddha au lasso, il faut plus d’une corde à son arc…
Le « d » formé par la lune gibbeuse nous indique un quartier finissant et donc une lumière encore plus faible dans quelques jours, au moment d’entamer l’hypothétique « summit night »…
La lune était gibbeuse par cette belle nuit de mai, juste un brin allumeuse, vraiment pas affamée… Ses consoeurs les étoiles, achevant une nuit de fête, regagnaient leurs pénates, lentement, en estafette…
Et c’est soudain que…déboula un gros lièvre, ou tout du moins un quadrupède apparenté… !?!?!?!? Et oui… mine de rien, je suis en train de vous Proser un lapin là…
Bon, c’est pas tout mais un peu de poésie ça me calme les nerfs parce qu’hier soir je me suis pris la tête avec Abu dont les dîners en cuisine pour plus de chaleur commencent à lui monter à la tête et qui, à l’issue d’un repas à la chandelle à cause d’une carence d’électricité, est venu m’agresser d’un « here mountain, computer home ! » … m’accusant d’avoir déchargé toutes les batteries alors que ce jour-là je n’avais absolument pas utilisé la recharge solaire passé onze heures du matin… je commence alors à m’énerver, en argumentant ma défense, soutenu (comme d’habitude ) par mon pote Joseph, mais bon, avec sa grande gueule et son anglais de contrebande le Caucasien d’oukase n’a rien voulu entendre… et la tension est montée d’un cran au sein du groupe…
Revenons-en à cette belle nuit étoilée et à l’ice fall… Au bout d’une heure à peine d’échelles, nous rejoignons Martin qui, pourtant avait quitté le camp de base quasiment une heure et demi avant nous… Je réalise qu’il est vraiment très lent et que ce ne sera pas gagné pour lui la nuit du sommet… Par contre et comme d’habitude, nos deux Russes de service caracolent en tête… et en particulier Boris qui, du haut de ses 74 ans, semblent glisser sur les séracs, et le pire, avec des pseudos tennis compensées aux pieds… c’est plus simple qu’on pensait en fait…
En quelques jours, la configuration de l’ice fall a encore changé et c’est hallucinant… Certains séracs se sont écroulés, de nouvelles crevasses se sont creusées, des échelles verticales sont englouties par la glace, d’autres apparaissent, des stigmates d’avalanches nous font bien comprendre qu’il vaut mieux ne pas lambiner en certains endroits… bref, il a beau n’être que cinq heures du matin, mieux vaut ne pas s’attarder en cet univers glacé qui craque comme une coque de bateau au contact de la pression de flots… Bon, je parle, je parle, mais ma tendance au mal de mer fait en sorte que ma connaissance océanographique se limite aux vaporettos de Venise, ou à la sardine du vieux port de Marseille… donc prenez mes remarques avec des pincettes, hein ? Cependant, qu’est-ce que ça continue à craquer cette glace… c’est fou !
Lorsque j’avais écrit que je m’habituais aux crevasses et ne les voyais plus… je me rends compte que c’était inexact en fait… Elles ne me font plus peur du tout, mais la crainte a cédé la place à une admiration toujours plus grande devant ces entrailles glaciales… Je les traverse maintenant comme un spectateur en fait, en train de commenter leur grandeur infinie sans la moindre soupçon de doute… c’est bizarre comme sensation… D’ailleurs, il serait bon que la confiance en moi disparaisse un peu parce que je viens d’essayer de m’auto filmer au moment de franchir une grosse crevasse nécessitant deux échelles attachées pour la traverser… Alors, pour ce faire, je me suis bricolé un petit nœud autour du poignet avec la dragonne de l’appareil photo et ai entamé les premiers échelons, en ayant l’œil autant fixé sur l’appareil, tendance Nicolas Hulot, séquence émotion, que sur mon équilibre… Résultat, je me suis pris les dents des crampons dans un des échelons et ai failli m’éclater dans la crevasse… sachant que le film, en plus s’était accidentellement arrêté depuis le quasi début… Ri-di-cule ! Heureusement qu’aucun témoin ne traînait dans le coin…
Tiens c’est marrant, hier soir, ma dernière soirée cinéma sur le portable a assuré la transition avec ce nouveau passage de l’ice fall… J’ai revu le superbe et vieux « Mesrine » de 1982 avec Nicolas Silberg encore plus crédible que Vincent Cassel en ennemi public numéro 1… À redécouvrir… Je divague ou quoi ? Pourquoi je parle de ça ? Ah oui… la scène de l’évasion de la prison de la santé avec la course sur échelle m’a préparé psychologiquement au passage des plus gros séracs de l’ice fall et m’a amusé… L’aurait été fort le père Mesrine dans l’ice fall c’est sûr ça… Évasion de la santé ? Évasion de la santé ? Espérons que cela ne s’avère pas un mauvais symbole… Non, passé le mal de dents, la santé semble tenir la route dorénavant…
Voilà, voilà… je vous avais dit qu’en vous baladant dans ma tête, ce ne serait pas gagné et on aurait du mal à maintenir un fil directeur… je ne mentais pas…
Arrivés aux dernières crevasses nous pouvons enfin relâcher le rythme… C’est le camp I et le danger se fait moins imminent… Je laisse Nima, continuer son pas de course de sherpa et, de mon côté je vais profiter des rayons de soleil et me laisser hâler…
Surprise, des moineaux, pas farouches pour un sou et à plus de 6000 m d’altitude… ! Personnellement, j’aurais pensé qu’ils exploseraient en vol soumis à une telle pression, mais non, l’attrait de la nourriture les fait eux aussi, s’adapter… C’est ça que l’on appelle, vivre de sa plume ? En tout cas, il apparaît que ces oiseaux sont plus sûrement attirés par la bouffe que par le sifflet… « Je t’ai dans l’appeau… », c’est rien qu’un mythe !
Un peu de repos aviaire ne fait pas de mal après une nouvelle engueulade d’altitude à laquelle je n’ai pas pris part mais ai tenté de résorber… sans succès ! Au pied d’un immense sérac, je trouve un guide anglais en train de fulminer après un Coréen, sans aucune sécurité ni baudrier, lui hurlant son irresponsabilité, et lui expliquant que s’il tombait dans une crevasse, ce serait à lui, entre autre, guide officiel, de devoir aller le secourir… De son côté, le Coréen, dans un Anglais bien pauvre mais enrichi de pas mal de décibels lui répondait « Why do you angry me ? »… J’ai tenté au passage de leur rappeler quelques bribes de « Tintin au Tibet » (Waaah la culture !) et des risques d’avalanches provoqués par des algarades trop violentes et sonores mais… nouveau bide, et mon intervention ne calme, ni ne fait rire personne… Décidément, l’air de la haute altitude ne me réussit pas dans la fibre caustique… ( : – Q
C’est pourquoi, cette phase de soleil réconfortant me fait le plus grand bien avec, qui plus est un peu de musique… Tiens, la « facture d’électricité » de Miossec me rappelle ironiquement les tensions de ces derniers jours pour pouvoir recharger le portable… Mon départ vers le sommet doit faire du repos à Maïla, le cook, toujours sur les dents dès qu’il s’agissait de puiser dans les panneaux solaires…
Sous la chaleur mordante des rayons de soleil pourtant seulement matinaux, les avalanches se poursuivent et s‘intensifient… Chutes de pierres par ci, blocs de glace par là se terminant par un mini glissement de terrain pulvérulent de neige qui rappelle délicieusement un brumisateur d’altitude, la délicatesse incarnée…
Ah quel bonheur, sous ce soleil insouciant, je vous écris ces lignes en direct, agenouillé dans la neige comme en train de prier Sagar Matha…
C’est vraiment incroyable, cette amplitude thermique entre le jour parfois même trop chaud, les frissons suscités par la fin d’après midi, et le froid polaire vespéral… Ah, ça change du tout au tout… comme dirait Audrey… Ouais je sais… mais non, là j’insiste, celle là y a longtemps que je voulais la placer alors c’est fait et je m’en lave les mains…
Et maintenant il neige… !
Un Monde où les flocons, côtoient sans ostracisme, le ciel d’un bleu profond, et le soleil comme prisme… Où un filet de vent, transforme vite en glacière, le blanc fourneau ardent, qui irradiait naguère…
Et oui, ce sont maintenant de merveilleux cristaux de mica qui virevoltent sous le soleil pale et transforment la lumière déjà majestueuse en une féerie visuelle argentée… Z’avez vu ? Et hop ! En anticipant les futurs bouteilles de Katmandou et en constatant les rougeurs ensoleillées naissantes sur mes joues purpurines… Et hop disais-je ! J’ai d’un coup prosé…
Bon allez, promis c’est la dernière fois que je vous fait le coup du « en vers et contre tout »…
La longue langue glacière s’étend sans fin entre le camp I et le camp II… La frénésie enthousiaste du départ fait lentement place à un sentiment de lassitude de constater que l’objectif ne décolle pas de l’horizon et ce, malgré les joutes verbales croustillantes de Grand Corps Malade, puis la fatigue se substitue à la lassitude, et c’est enfin une douleur intense à la nuque comme d’habitude qui s’impose, provoquée par le sac à dos… Douleur dont ne manqueront pas de se moquer les sherpas j’en suis sûr…
L’absence de Joseph me peine, lui qui était tellement heureux et virevoltant au moment de notre retour au camp de base… D’autant plus que je risque de me retrouver seul avec les Russes… Je sens d’ici la grosse ambiance et la fête de la communication… En effet, Martin et son « armée de sherpas » qui ont tendance à vivre leur vie et à se désolidariser du groupe vont probablement me laisser en minorité… Cela va me rappeler l’Alaska… Frantsouze… Frantsouze…
– Jour 2 : Repos au Camp I I
La nuit a été difficile, quasiment pas de sommeil… et ce malgré l’intense fatigue physique de la veille… mais il fait froid, très froid… je ne veux pas rentrer dans le détail, peut-être est-ce l’heure de votre repas mais ma bouteille d’urine nocturne s’est transformée en bloc de glace au petit matin !
8 h 24, enfin ! Le soleil inonde la tente et soudain le mercure monte en flèche… Le sac de couchage devient enfin superflu… la vie reprend… jusqu’à 17 heures ce soir… Oh j’en ai marre de ce froid omniprésent… Allez, il faut que je tienne encore cinq ou six jours…
Depuis ma tente, j’entends Abu tourner en rond dehors depuis cinq heures du matin… Mais de quelle matière est-il fait ? N’a-t-il jamais froid ? On ne lui a donc jamais mis un bouquin entre les mains ? Il commence sérieusement à ma fatiguer le père Abu… Et puis, il ne fait que parler de lui à la troisième personne, on croirait entendre Alain Delon du Caucase… « Abu normal », « Abu strong », « Abu go tomorow », « Abu sherpa »… Oh… je m’écrase mais je suis en train de prendre sur moi… et finis même par utiliser les boules quies de jour pour cesser de l’entendre… Espérons qu’il ne me pousse pas à bout Abu…
Ça y est ! Je comprends en fait pourquoi il commence à m’énerver… Par sa propension à parler à tord et à travers et toujours se mettre en avant, il me rappellerait presque un Président de la République bling-bling que je suis bien heureux d’avoir laissé pérorer sur son hexagone…
Enfin, profitons de ce jour de repos à base d’histoire, de lecture… et de douce chaleur sous tente…
– Jour 3 : Du Camp I I au Camp III (7200 m)
Pfiou… je ne sais dans quelle galère je me suis engagé mais j’y suis jusqu’au cou… je devrais dire jusqu’au coût, au vu de la facture… Quelle épreuve physique… Ce sont des cordes fixes très raides entre le camp II et le camp III, ça on l’avait déjà expérimenté avec Joseph, mais nous nous étions arrêtés avant d’atteindre ce fameux nid d’aigle… et en fait, c’était loin d’être fini et chaque effort de l’organisme se paie cher à cette altitude… Et puis, sur cette glace souvent vive offrant une pente moyenne de 70 degrés, on se sent vraiment ridiculement petit, et les avancées du jumar par à-coups de vingt centimètres rappellent que les sept cents mètres de dénivelés relèvent du tour de force… Heureusement qu’il demeure ce petit bruit ludique de la corde glissant dans le jumar venant valider chaque avancée, fût-elle minime… Fuuut, Fuuut… et encore quelques centimètres…
Mais bon, plus que l’engagement physique, c’est ma réaction au froid qui m’inquiète… Ce matin, j’ai conservé un onglé carabiné au pied droit jusqu’à neuf heures passées malgré le soleil omniprésent, aucun vent, donc pour ainsi dire des conditions parfaites… Je suis vraiment inquiet pour les deux jours à venir… Quand je pense à Boris qui a dû se faire amputer les dix orteils ( !!!) après une escalade malheureuse du Pic Pobedy, cela ne m’incite pas à l’optimisme… Il faut quand même être givré, sans jeu de mot, pour continuer à ce point à s’accrocher à ce monde glaciaire après un accident comme cela…
Et puis, nous venons d’apprendre que si l’équipe des Kazakhs a bien réussi à atteindre le sommet il y a quelques jours (sans sherpa ni oxygène… un seul mot, Respect !), et bien ils sont rentrés avec des engelures assez conséquentes aux orteils qui risquent de mener à l’amputation… Franchement, à quoi bon ? J’en rêve pourtant de ce sommet, j’en rêve depuis tellement longtemps mais pas à ce prix… Mais aurais-je suffisamment la tête sur les épaules pour être en mesure de transiger… ?
La bonne nouvelle c’est que je viens de m’apercevoir que les petites chaufferettes que je pensais inopérantes passé 5000 mètres d’altitude du fait du manque d’oxygène, fonctionnent en fait suffisamment bien pour m’insuffler une douce chaleur salvatrice dans les doigts… Nima, mon sherpa, m’a vraiment fait plaisir ce matin, m’apportant spontanément six chaufferettes qui seront peut-être la clé du succès, ou tout du moins du sauvetage de mes extrémités… Demain, je ferai le test sur less pieds en glissant un petit sachet dans mes chaussettes…
Si la météo semble au beau fixe, l’ambiance du groupe se désagrège chaque jour un peu plus… Ce matin, Abu et Boris se sont engueulés comme du poisson pourri (m’a toujours fait marrer cette expression…) en Russe bien sûr, et j’ai même cru qu’ils allaient en venir aux mains… Donc d’un côté, j’ai droit à Abu qui continue son one man show narcissique, et de l’autre Boris qui, comme d’habitude ne dit RIEN… car Martin s’est éclipsé, préférant tenter sa chance en partant un jour plus tôt sans repos au camp II…
Ça y est ! Je progresse… Je le découvre enfin ce camp III que la dernière fois, une diarrhée « mélancolique » m’avait empêché d’atteindre… Quand je parle de nid d’aigle, je suis dans l’euphémisme… Une plateforme minuscule battue par les vents et posée au milieu de la pente vertigineuse… et là, quelques tentes enchevêtrées les unes aux autres pour qu’un coup de vent plus dévastateur encore que les autres n’envole pas l’habitacle de fortune…
Bonne nouvelle, je vais pouvoir bénéficier au camp III d’une tente individuelle empruntée à l’équipe des Russes de Seven Summits qui se trouvent encore au camp de base… La tente est vraiment posée au bord du précipice, au ras d’une crevasse béante… mais il n’y a pas le choix, la surface offerte par le camp III étant tellement restreinte…
Il n’y a ici que le vide, le vide, et encore le vide… et un panorama merveilleux directement offert depuis l’abside de la tente… Je ne me souviens pas d’avoir déjà bénéficié d’un panorama aussi exceptionnel depuis mon sac de couchage… Ah oui, Monument Valley aux USA et ce fantastique lever de soleil… Allez, encore un petit coup de pub pour vérifier… www.arrets-sur-images.fr…
Nima vient à l’instant de m’apporter ma bouteille d’oxygène et insiste pour que je l’essaie pendant la nuit afin de me reposer plus efficacement… Comme d’habitude, je suis plutôt dubitatif et sur ma défensive… Enfin, je vais bouquiner un peu et puis on verra bien tout à l’heure, j’essaierai… mais d’avoir cet espèce de masque sur le visage ne me tente franchement pas trop pour tout avouer… Et non, lorsque j’applique ce masque sur le nez j’ai l’impression d’étouffer dix fois plus qu’en inspirant l’air raréfié qui doit représenter à cette altitude un petit 40 % d’oxygène… Nima insiste… Il me gonfle avec son oxygène… et je ne cherche pas le jeu de mots…
Le « dîner » vient de s’achever… et il est 17 heures ! Oh, je sens que la nuit va être longue… Déjà, le froid est en train de tomber à vitesse grand V… Il faut vraiment que je raisonne en objectifs à court terme… gérer le froid, me reposer ce soir… oui, surtout me reposer ce soir, car ensuite c’est quarante-huit heures d’effort physique et de froid polaire non stop qui vont s’enchaîner sans le moindre repos puisque, une fois atteint le camp IV , nous partirons attaquer le sommet dans la nuit…
Je me sens à nouveau comme un minuscule jouet des éléments avec ce vent à décorner des bœufs en train de ballotter la tente… Je pense à Martin qui doit normalement ce soir tenter le sommet… enfin, si le vent se calme car il souffle avec une telle violence que cela semble compromis pour cette nuit…
Plus que deux jours… Une fois de plus, l’excitation se mêle à la panique mais aussi à l’empressement d’en finir et puis de rentrer au bercail… Dur de gérer tout ça…
Bon allez, j’en ai marre d’écrire… Pheri Bhe Tongla et suite et fin au prochain numéro…
Yves
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