Fils du néant
Quand on daigne m’appeler, alors je m’évanouis
pour ne laisser ni trace, ni odeur, ni même bruit
Je suis agoraphobe c est mon plus strict droit,
en passant l’ arme à gauche je me remplis d’ effroi.
La nuit est mon Royaume, le jour ma pire angoisse,
la feuille blanche mon psaume mais trop de plis nous froissent…
La neige qui floconne, légère et indolente
m’emplit d’un bonheur coi, d’une joie évidente,
si douce, si paisible, et pourtant si intense…
M’écouter sans m’entendre me redonne tout mon sens.
Pas de blanches ni de noires, ma partition est vide,
les fausses notes proscrites de mes louanges arides
Ma beauté si aphone resplendit dans le chut !
et les applaudissements m’entraînent jusqu’à la chute
M’appeler signifie pour moi l’arrêt de mort,
je suis fils du Néant mais le Silence est d’Or…