Un Horizon de dunes sous le dard meurtrier,
projection bien posthume d’un Dieu bien familier,
qui tutoie et tant tue toute forme végétale,
ne laissant au visu qu’empreintes digitales.

Tant d’indicible sable détestable au possible,
affliction ineffable pour sensation sans cible,
depuis le Méridien jusqu’à la froide Borée,
du Levant au Ponant, de l’ubac à l’adret,
pas un souffle de vie, et le temps haletant
puis quand s’en va le vent se suspendent les envies…

Désert bien peu disert hormis de ténues traces,
témoignage si austère d’une phonie fugace.
Contemplation muette tant la faucheuse rôde
dans son temple d’esthète aux piliers qui s’érodent.
Solitude extatique dans monastère sans mur,
nihilisme onirique sur écho de murmures…
Mutisme assourdissant à peine entrecoupé
par le souffle décent d’une brise sitôt happée.
Ne demeurent que les mouches, érinyes sans remords
éclipsant de leur touche ce silence de mort…

Incandescence diffuse au coeur de l’athanor,
désir bien centrifuge d’abandonner le bord,
cette fournaise mortifère, crémation perpétuelle
d’une trop chaude Sphère claudiquant sans attelle.
Alchimie désertique sans pierre philosophale
pour pérégrin statique englué sous le pal,
rayon omniprésent d’un dénommé Chams*,
séducteur comme Hélios mais redoutable comme Zeus.

Et quand trop harassé, les paupières alourdies
d’avoir tant brûlé et tellement décati,
l’illustre projecteur langoureusement s’affale,
naissent dans la pâleur de plus sombres vestales.
Enfin enrubanné dans sa sombre noirceur,
djellaba surannée, vespérale fraîcheur,
le désert s’assoupit sous l’oeil bienveillant
de myriades ébahies de jouer les vers luisants

* Chams (« soleil » en arabe)  prononcer « Chèmeusse »

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