L’île
La Baie s’était nimbée dans une chape de brume
Embrassant les brisants aux allures d’enclume,
Amants sempiternels et pourvoyeurs d’écume
Cette blanche mousseline que l’effet mer allume…
Le flux et le reflux des flots de l’Atlantique
Qui sans relâche aucune frappait l’île volcanique
Contaminaient mon cœur d’une langueur mutique
Me poussant peu à peu vers la pause extatique.
Le ciel était trop bas et cette humide torpeur
M’invitait au néant, au décompte des heures
Addition trop salée du bruit et de l’iodeur…
Velléité de ville en ce bien vil été
Frénésie citadine en berne et hébétée
La plage arrière est vide , c’est la grève sans gaieté…
Tropiques trop opaques, mes mœurs occidentales
S’étiolèrent dans le vague vers un état létal…
La baie toujours nimbée dans sa chape de brume
Aspira mon esprit dans l’éphémère écume…